mercredi 11 février 2015

To be or not to be végétarienne?


Pendant longtemps, être végétarien c'était pour moi soit le signe d'une sensibilité excessive au bien-être des animaux soit une façon d'être  hippie avec full options (Longue jupe? checked! Fleur dans les cheveux? checked! Discours allumés sur la terre nourricière? checked! Végétarien? Oh oui alors).

Un déclic portugais


Les premiers végétariens que j'ai rencontrés, c'était au Portugal pendant mon erasmus. Je louais une chambre pourrie mais adorable dans un appart habité par 3 portugais. On s'entendait bien, on mangeait ensemble tous les soirs et comme ils étaient végétariens et moi pas difficile, je faisais plein de découvertes culinaires.

Malgré tout, le sevrage était un peu brutal pour une belge carnivore. Toutes les deux ou trois semaines, je me ruais au supermarché pour acheter du jambon et du chocolat. Mon colocataire le plus extrémiste tolérait - avec une pointe de condescendance- mes corps étrangers dans le frigo.

En rentrant en Belgique je n'ai pas vraiment changé mes habitudes mais je ne voyais plus autant les végétariens comme une espèce à part.

Un déclic "scientifique"


L'été après mon mémoire, j'ai fait du woofing* dans une ferme biologique et végétarienne en Espagne. C'est là que j'ai eu mon épiphanie, mon eurêka, mon "Aha moment".

Comme la ferme venait de démarrer et qu'ils avaient eu des volontaires tout l'été, nos journées n'étaient pas toujours très chargées.  On piochait dans la bibliothèque, remplie bien entendu de livres sur le végétarisme, l'agriculture et les plantes.

Un des bouquins faisait la comparaison entre les carnivores, les herbivores et les humains sur différents plans, notamment la dentition et le système digestif.

Et vous l'aurez deviné, ni notre dentition ni notre système digestif ne sont adaptés à une alimentation carnivore. Il y a sûrement de trouver des données très précises là-dessus mais moi ce qui m'a frappé et la seule chose que j'ai retenue c'est que notre intestin est beaucoup plus long ( 10 à 12 fois la longueur du corps, comme les herbivores) que celui des carnivores ( seulement 3 à 6 fois).

La longueur du trajet et le fait que nous n'avons pas autant d'acides xy pour dégrader la viande rapidement fait qu'elle moisit gentiment sur les parois  de notre intestin en attendant de descendre au prochain arrêt.

De réaliser ça, ça a changé toute ma perception du régime végétarien... et en rentrant chez moi, je devenue une végétarienne pure et dure  ah non pardon,....en rentrant chez moi j'ai repris mes anciennes habitudes :-)  mais la graine du végétarisme était plantée.

Déclics en cascade

Cette petite graine elle a trouvé un terreau favorable pour grandir. Ces 5 dernières années, le végétarisme est presque devenu mainstream ( dans les pays anglo-saxons ou germanique plus que chez nous, mais quand même). La dimension environnementale et les bienfaits sur la santé sont venus s'ajouter à la liste - que je tenais sans vraiment le savoir- des avantages du végétarisme.

Des initiatives comme le  jeudi veggie ont vu le jour  pour nous montrer qu'incorporer un jour végétarien c'est en fait se montrer solidaire des populations du sud et protéger l'environnement (intrigués? allez voir la vidéo explicative)

Le dernier déclic que j'ai eu c'est il y a quelques années, quand j'ai quitté définitivement la maison de mes parents, ma petite ville et son artisan boucher. J'ai emménagé dans la banlieue d'une grande ville. Le magasin le plus proche était un carrefour market, avec sa viande aux hormones posée dans de la frigolite à usage unique qui prend une place de dingue dans la poubelle.

Je n'avais pas envie de manger des hormones à la viande donc j'en achetais très peu. Parfois, j'allais dans le centre chez un boucher halal qui faisait des brochettes de dinde exquises. Je continuais d'acheter des barquettes de lardons fumés, dont je mangeais la moité crue... hum pas le profil typique d'une végétarienne me direz-vous.

Effectivement, même si je suis totalement convaincue de la validité de ce choix, je ne suis toujours pas végétarienne.  J'ai acquis une petite expérience et un certain goût pour les lentilles, les pois chiches et les blogs végétariens.  Chez moi, je cuisine désormais exclusivement végétarien. Je continue de manger de la viande chez ma petite maman, au resto ou dans les sandwicheries. Les anglais, on inventé un mot pour ça. Moi et mes camarades modérés, nous sommes des flexitariens: nous passons d'un régime alimentaire à l'autre en fonction des circonstances.

J'imagine qu'un jour je vais finir par avoir éradiqué toute protéine animale de mon alimentation mais j'aime bien l'idée de ne pas me mettre la pression et de pouvoir manger de la viande de temps en temps sans "trahir" mes idéaux


Si vous êtes tentés, vous pouvez aller voir ce blog végétarien, très très appétissant et bourré d'infos scientifiques

Léa.

*Woof= working on organic farm on weekends. Travailler dans une ferme biologique en échange du gîte et du couvert.

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